Angles morts

J'ai rencontré Narciso Aksayam au carrefour de cabanons littéraires, sous la flotte, un mercredi de juin d'une année plus tôt, qui signe au sceau poétique notre premier entretien de fortune, l'augure, sinon le ferment à la source duquel d'autres confluents permettraient par entrechats d'agendas distants et décorrélés de nouveaux rencarts fortunés et foisonnants, la luxuriance d'une appétence
de la langue.

Tente-t-on déjouer
sinon
anéantir

l e s a n g l e s m o r t s


Ai-je rencontré SNG ? Qu'en dirait-elle, s'il existait un angle de rencontre unilatéral - je t'encontre, sans que tu ne me re / je t'ignore, au point que tu me saches -, s'il existait, blanchotienne à souhait, un revers au tête-à-tête qui soit tête en tant que tel, qui soit tête en tant que revers ?
Aussi, rencontre-t-on jamais un abysse ? comme on rencontre, obsessionnel constat, un tuyau vert clair foutu sur l'herbe... Ou l'abysse n'est-il jamais rien autre que le vertige déjà dedans, le sublime déjà pénétré, dans l'enveloppe déjà débordée -
dans l'oeil déjà absorbé ?

Là où ça devient réellement intéressant,
c'est quand on se propose - et c'est loin
d'être évident, ce n'est pas forcément
accessible avec facilité, sans coût, au
contraire - de devenir soi-même un angle mort,
de se faire angle mort soi-même, par
l'exercice, ou pour les mieux lotis d'entre
nous par la grâce.