Souvenirs d'egotisme - Stendhal - Books - Createspace Independent Publishing Platf - 9781507749425 - November 4, 2015
In case cover and title do not match, the title is correct

Souvenirs d'egotisme

Stendhal

Price
$ 23.99

Ordered from remote warehouse

Expected delivery Jan 8 - 21, 2025
Christmas presents can be returned until 31 January
Add to your iMusic wish list

Also available as:

Souvenirs d'egotisme

Je sens que j'aimerais vivement la gloire, si je parvenais à me guérir d'un autre amour. Il y a la gloire militaire, la gloire littéraire, la gloire des orateurs dans les Républiques. J'ai renoncé à la première parce qu'il faut trop se baisser pour arriver aux premiers postes, et que ce n'est que là que les actions sont en vue. Je ne suis pas savant, il ne faut donc pas penser à la deuxième. Reste la troisième carrière, où le caractère peut en partie suppléer aux talents. Et ce n'est que dans des circonstances rares que le peuple a besoin de vous, et vous pouvez mourir calomnié, et tant de gens sans talents ou sans vertu ont paru dans la lice, qu'il faut un bien grand génie pour être à l'abri du ridicule. Voilà les obstacles. (...) Pour le moment, je me jette au milieu des événements avec un coeur pur. Je tâcherai d'acquérir des talents, je vivrai solitaire avec mon âme et mes livres, et j'attendrai pour voguer que le vent vienne enfler mes voiles. Je sais bien que dans un moment de raison je pourrais prendre un état; mais je ne sens pas la constance nécessaire pour le suivre, et il faut éviter de paraître inconséquent. Voilà où j'en suis, mon cher Edouard. Je compte être à Paris dans trente ou quarante jours. J'y étudierai la politique et l'économie publique, science qui me paraît la base de l'autre dans un siècle où tout se vend. Donnez-moi tous les détails possibles sur votre futur voyage et surtout éclairez-moi de vos conseils. Bonsoir, si vous ne dormez pas. Lettre à Edouard Mounier, janvier-février 1804. Vous n'avez d'idée des tourments que je souffre depuis quatre jours, le pire de tous est de n'oser vous en découvrir la cause de peur de me paraître indiscret, impertinent ou même jaloux. Vous savez trop si j'ai quelques droits de l'être. Quant aux premières imputations, si vous ne m'aimez absolument pas plus que M. de Saint-Victor, je dois vous paraître tout cela, et vous jetez ma lettre au feu; mais si, au contraire, j'ai pu vous inspirer un peu d'amour ou même de pitié, vous songerez que je suis seul, retenu loin de vous, isolé au milieu d'êtres qui ne peuvent comprendre les chagrins qui m'agitent, ou qui, s'ils les comprenaient, ne le feraient que pour s'en moquer. Vous savez bien si je veux vous déplaire. Si j'étais encore dans le temps où je jouais un rôle je n'aurais pas toutes ces agitations, je saurais bien distinguer ce que je puis me permettre, mais ici ce qui me semble raisonnable et naturel, un moment, me paraît impertinent et trop hardi le moment d'après; dix fois depuis que j'ai commencé ma lettre, je l'ai interrompue, et je n'écris pas une phrase sans me repentir à la fin de l'idée que j'ai entrepris de vous exprimer au commencement. Dans les autres inquiétudes que j'ai eues en ma vie, à force de réfléchir, je voyais plus nettement la difficulté, et parvenais à me décider; ici, plus je pense, moins je vois. (...) Le pire des tourments est cette incertitude; d'abord, ce qui m'inquiétait, était de savoir si vous voudriez me répondre; actuellement, c'est de savoir si vous souffrirez ma lettre. Il me semble que vous me haïssez, je relis toutes vos lettres en un clin d'oeil, je n'y vois pas la moindre expression, non pas d'amour, je ne suis pas si heureux, mais même de la plus froide amitié. Je n'ai pas même gagné dans votre coeur d'y être comme Lalanne. J'aimerais mieux tout que cela. Ecrivez-moi tout bonnement. Ne vous imaginez pas que je vous aie jamais aimé ni que je vous aime jamais. Aidez-moi, je vous en supplie, à me guérir d'un amour qui vous opportune, sans doute, et qui, par là, ne peut faire que mon malheur; daignez me dire une fois ouvertement, ce que vous me dites dans toutes vos lettres sans l'exprimer. Actuellement que je les relis froidement et de suite, je crois que vous avez dû vous étonner de ce que j'ai été si longtemps à entendre un langage aus

Media Books     Paperback Book   (Book with soft cover and glued back)
Released November 4, 2015
ISBN13 9781507749425
Publishers Createspace Independent Publishing Platf
Pages 200
Dimensions 152 × 229 × 11 mm   ·   272 g
Language French  

Show all

More by Stendhal

Others have also bought

More from this series