Clefs majeures et clavicules de Salomon

ÉLIPHAS LÉVI (1810-1875), de son vrai nom Alphonse-Louis Constant, fut un prêtre catholique et un occultiste renommé. Il entra en 1825 au petit séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet, dirigé alors par l'abbé Frère-Colonna, qui l'orienta déjà vers l'étude de la magie. En 1830, ayant terminé sa rhétorique, il passa selon la règle au séminaire d'Issy pour finir ses deux années de philosophie. Ensuite, il entra au séminaire de Saint-Sulpice pour faire sa théologie. Il y fut ordonné sous-diacre et tonsuré. Songeant encore à accéder à la prêtrise, il partit pour l'abbaye de Solesmes, bien résolu à y passer le reste de ses jours. L'abbaye possédait une bibliothèque d'environ 20 000 volumes, dans laquelle il puisa abondamment. Il étudia la doctrine des anciens gnostiques, celle des pères de l'Église primitive, les livres de Cassien et d'autres ascètes, les pieux écrits des mystiques, et spécialement les livres de Mme Guyon. Durant son séjour, il fit paraître son premier ouvrage: Le Rosier de Mai (1839). À cause d'une mésentente avec l'abbé de Solesmes, A. Constant quitta finalement l'abbaye. Les idées utopistes et humanitaires du temps l'absorbèrent alors tout entier. Deux mouvements surtout suscitèrent de sa part un profond intérêt: le saint-simonisme et le fouriérisme. En 1845, dans le Livre des larmes, il développe pour la première fois des notions ésotériques. En 1859, la publication de l' Histoire de la magie le consacre en attirant à lui la plupart des ésotéristes français.